Le constat actuel est simple : nous manquons de certaines références au sujet de l’impact des systèmes agrivoltaïques sur la biodiversité. Pour mieux comprendre les implications de l’agrivoltaïsme sur la qualité des sols, Ombrea souhaite explorer les aspects encore méconnus de cette interaction émergente. Capter et analyser des données détaillées dans ce domaine motive notre démarche visant à mieux comprendre la relation entre qualité des sols et agrivoltaïsme.
Ce que dit la Loi d’Accélération de la Production des Energies Renouvelables (APER)
La loi APER, promulguée le 10 mars 2023 vise à encadrer et faciliter la production d’énergies renouvelables en France. Elle donne pour la première fois une définition claire de l’agrivoltaïsme, secteur encore peu connu. Une installation agrivoltaïque doit apporter au moins un des quatre services suivants :
L’amélioration du potentiel et de l’impact agronomiques
L’adaptation au changement climatique
La protection contre les aléas climatiques
L’amélioration du bien-être animal
Le premier point consiste en une amélioration de la qualité agronomique des sols, ainsi qu’une protection voire une amélioration des rendements agricoles. A défaut, la centrale agrivoltaïque doit permettre le maintien ou la réduction d’une baisse tendancielle du rendement. “Peut également être considérée comme améliorant le potentiel agronomique des sols, tout installation permettant une remise en activité d’un terrain agricole inexploité depuis plus de cinq ans” (source : Gossement Avocats).
Comment suivre l’impact de l’agrivoltaïsme sur les sols
Bien qu’essentielle pour la productivité agricole et l’équilibre des écosystèmes, la qualité des sols reste relativement peu étudiée dans le contexte spécifique des systèmes agrivoltaïques.
Chez Ombrea, nous souhaitons faire de ce sujet une priorité. La première étape consiste à définir les indicateurs qui seront suivis attentivement sur les parcelles. Cela nous permettra d’évaluer le potentiel agronomique des sols. Ces indicateurs, validés par la communauté scientifique, incluant les aspects physique, chimique et biologique des sols, permettront de connaître :
- Le réservoir des éléments chimiques ainsi que les caractéristiques physiques et chimiques du sol grâce aux analyses physico chimiques de terre.
- Le garde à manger du sol pour sa biodiversité et la culture à court, moyen et long terme ainsi que le cycle du carbone (stockage, recyclage, transformation) grâce au suivi des indicateurs liés au carbone et à l’azote.
- La biodiversité, la transformation des éléments dans le sol ou encore l’infiltration de l’eau grâce au suivi des bioindicateurs microbiologiques et de la faune du sol.
Plusieurs d’entre eux sont des indicateurs précoces de changement de pratiques agricoles. Ils sont donc pertinents pour servir de base à un suivi méticuleux, visant à quantifier les impacts des systèmes agrivoltaïques sur la qualité des sols à différentes échelles temporelles (avant et après installation). Parmi les pratiques agricoles qui seront suivies :
- Le travail du sol
- La mise en place de couverts végétaux
- La fertilisation minérale et organique
- La rotation
- L’irrigation…
Cette démarche nous permettra de mieux comprendre les interactions complexes au sein de l’agrosystème, et d’évaluer l’impact du dispositif agrivoltaïque sur le potentiel agronomique des sols à court, moyen et long terme. Si nous allons l’étendre plus globalement dans les prochains mois, un suivi de la qualité des sols est déjà réalisé depuis 3 ans sur notre site agrivoltaïque de Le Channay (21).
En considérant l’impact des systèmes agrivoltaïques sur la qualité des sols, nous nous engageons dans une démarche de recherche continue. Notre objectif est d’approfondir nos connaissances pour intégrer, de manière équilibrée, l’agriculture et l’énergie solaire, tout en préservant et en favorisant la qualité des sols, c’est un élément crucial de notre engagement.