Transition agroécologique : un impératif pour l’agriculture de demain

À l’heure où les agriculteurs font face à d’importants aléas climatiques et enjeux économiques, il est important de se poser la question de la transition agroécologique : comment faire évoluer l’agriculture en France et dans le monde pour mieux préparer l’avenir ?

Qu’est-ce que la transition agroécologique ?

Définition de l’agroécologie

L’agroécologie est une approche qui consiste à concevoir des systèmes de production agricoles en s’appuyant sur le fonctionnement des écosystèmes. Elle vise à amplifier leurs fonctionnalités tout en réduisant les pressions sur l’environnement, par exemple en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, en limitant le recours aux produits phytosanitaires et en préservant les ressources naturelles.

Elle repose sur l’idée d’utiliser la nature comme un facteur de production essentiel, tout en veillant à maintenir ses capacités de régénération et d’autorégulation. Cette démarche favorise une agriculture durable, en harmonie avec les cycles naturels, tout en répondant aux besoins humains de manière responsable et équitable.

Développer l’agroécologie dans la production agricole

La transition agroécologique consiste donc pour les agriculteurs à adopter de nouvelles pratiques et se former à de nouveaux concepts plus écologiques. On parle de transition : il s’agit d’un changement progressif, où l’on remplace peu à peu les systèmes existants par d’autres, plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Pourquoi l’agroécologie est incontournable

Le secteur de l’agriculture est intimement lié au dérèglement climatique. D’une part, on estime qu’il était responsable en 2021 de 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France, notamment 68 % des émissions de méthane par le biais de l’élevage et 80 % des émissions de protoxyde d’azote par la gestion des sols agricoles. Il est donc important de prendre en compte ces productions de gaz pour enrayer leurs effets sur le réchauffement climatique.

D’autre part, c’est encore l’agriculture qui subit de plein fouet les aléas climatiques. Entre canicule et gel précoce, les défis sont nombreux. Mener des projets agroécologiques, qui emploient des techniques adaptées à la réalité contemporaine, sera la clé pour affronter ces changements et réduire l’impact de l’agriculture sur le climat.

La transition agroécologique a donc pour but de transformer l’agriculture et d’instaurer un système plus durable.

Les acteurs de la transition agroécologique

De nombreux acteurs sont impliqués dans l’effort pour assurer la transition agroécologique. Tous partagent les mêmes objectifs : avancer vers une agriculture durable, dont le volume de production puisse satisfaire les besoins de l’humanité tout en réduisant ses effets sur l’environnement et le climat.

Les organismes de recherche

Afin de se donner tous les outils possibles pour réaliser la transition agroécologique, de grands instituts se sont consacrés à la recherche. En France, on peut citer le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Tous deux mènent des travaux de recherche en profondeur pour aider à bâtir l’agriculture de demain.

Les institutions gouvernementales

Au niveau national comme international, l’agroécologie est un sujet majeur pour les gouvernements. En France, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt compte parmi ses attributions la participation à l’élaboration de la stratégie nationale de développement durable, dont l’agroécologie est un élément de premier plan.

L’Union européenne est également impliquée dans le développement agricole de ses États membres. La politique agricole commune (ou PAC) de l’UE, instaurée en 1957, s’attache aujourd’hui à créer un développement agricole et alimentaire durable. Le ministère de l’Agriculture travaille en étroite collaboration avec l’UE pour mettre en place la transition agroécologique au niveau européen.

(Crédit photo : agriculture.gouv.fr)

Les exploitations agricoles

Le groupe le plus concerné par les évolutions en matière d’agroécologie est bien sûr celui des agriculteurs. Les exploitations agricoles sont en première ligne de la transition agroécologique. Elles auront pour tâche d’adopter des pratiques qui favorisent le développement durable afin de suivre une démarche écologique et d’assurer l’avenir de la production alimentaire.

Les axes de la transition agroécologique

Les principes majeurs de l’agroécologie

Les principes suivants, propres à l’agroécologie, s’articulent pour créer des systèmes agricoles productifs, résilients et respectueux de l’environnement. On peut notamment citer :

  • La diversité : pour encourager la biodiversité dans les cultures, les élevages et les paysages pour renforcer la résilience face aux perturbations.
  • La gestion durable des sols : pour favoriser la santé et la fertilité des sols grâce à des pratiques telles que la rotation des cultures, l’agroforesterie et l’utilisation d’amendements naturels.
  • L’efficience des ressources : afin d’optimiser l’utilisation de l’eau, de l’énergie et des intrants naturels tout en réduisant la dépendance aux produits chimiques.
  • Les synergies : elles vont venir maximiser les interactions bénéfiques entre les plantes, les animaux et les écosystèmes pour augmenter la productivité de manière durable.
  • Les circuits courts et l’économie locale : afin de promouvoir les marchés locaux et les circuits courts pour soutenir les économies rurales et réduire l’empreinte écologique.
  • La participation sociale et les savoirs locaux : vont quant à eux impliquer activement les communautés agricoles et intégrer les savoirs traditionnels dans la gestion et la conception des systèmes agricoles.

Protection et aide aux agriculteurs

Les agriculteurs étant les premiers concernés par la transition agroécologique, les politiques agricoles doivent aussi réfléchir à la façon de les aider à réaliser cette transition. Par exemple, la PAC 2023-2027 prévoit des “aides vertes” pour les exploitations qui font preuve de pratiques vertueuses en matière d’écologie.

Un autre exemple concret de soutien est celui des Paiements pour Services Écosystémiques (PSE). Ces dispositifs récompensent les agriculteurs pour les bénéfices environnementaux qu’ils génèrent, comme la préservation de la biodiversité, la régulation des cycles de l’eau, la séquestration du carbone ou encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les PSE permettent ainsi de valoriser les efforts des exploitants agricoles en faveur de la transition agroécologique, tout en reconnaissant leur rôle essentiel dans la fourniture de services cruciaux pour l’ensemble de la société.

Il convient aussi d’informer les agriculteurs sur les bonnes techniques et les enjeux de la transition agroécologique. C’est l’un des objectifs du ministère de l’Agriculture, qui accompagne et soutient les agriculteurs dans leurs projets agroécologiques.

Les agri-énergies, pilliers de l’agroécologie

Pour affronter le changement climatique et préparer l’agriculture de demain, les agri-énergies seront une arme essentielle. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’agrivoltaïsme, une solution qui allie l’installation de panneaux solaires qui génèrent de l’énergie verte à une production agricole.

Les bénéfices sont multiples : protection contre les stress climatiques, amélioration de la gestion de l’eau etc … D’autre part, la production d’énergie peut aussi conférer une source de revenus supplémentaire à l’agriculteur.

C’est grâce à des solutions innovantes comme celle-ci, qui prennent en considération les réalités humaines tout en préservant le respect de l’environnement, que la transition agroécologique pourra se réaliser. Aider les agriculteurs à faire face à ces défis conséquents et contribuer à un développement durable dans le cadre de la production alimentaire : tels sont les objectifs qu’Ombrea s’est fixés.

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