Découvrez le témoignage de Patrice Vulpian, exploitant agricole de la plaine de la Crau (13), avec qui nous menons, en collaboration avec la Société du Canal de Provence, un projet agrivoltaïque sur de la nectarine. Agriculteur de père en fils depuis 1927, il nous explique sa vision de l’agrivoltaïsme, ses enjeux et problématiques, et ce qu’il attend de ce projet !
Ombrea : Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre exploitation ?
Patrice Vulpian : Je m’appelle Patrice Vulpian, je suis producteur de pêches, nectarines, abricots et foin de Crau dans la plaine de la Crau. Le foin de Crau AOC est bien connu de tous les producteurs et éleveurs. La production de pêche sur la Crau représente quant à elle 25% de la production nationale, c’est donc un verger très important au cœur duquel je me situe.
Cette exploitation est familiale, mon arrière-grand-père l’a achetée en 1927. Les générations s’y sont succédées. Depuis mon père, nous avons commencé l’arboriculture, activité que j’ai par la suite développée lorsque j’ai repris seul la gestion de l’exploitation en 1995.
A quelles problématiques faites-vous face aujourd’hui ?
PV : Mon problème principal pour les pêches, nectarines et abricots, est la concurrence espagnole dont le coût de production est entre 30 et 40% inférieur au nôtre. Cela est principalement dû au coût de la main d’œuvre appliqué dans ce pays. De plus, depuis 4 ou 5 ans, les aléas climatiques se sont multipliés : grêle, gels printaniers, pluies fortes, canicules… tout ça représente un nouveau problème à gérer.
Concernant ces aléas climatiques, cela nécessite de très gros investissements. Par exemple pour la grêle il faut mettre un filet paragrêle qui coûte à peu près 30 000€/ha. Pour les problèmes de gels tardifs, j’ai installé 3 tours antigel, couvrant 6,5ha chacune pour un total de 160 000€. Il faut donc mobiliser des fonds très importants pour protéger les vergers des aléas climatiques. Et cela, nous n’avons pas nécessairement la capacité de le faire, en tout cas, il faudra longtemps pour parvenir à équiper toute l’exploitation.
Les autres problèmes existaient déjà auparavant, il y a par exemple le problème du phytosanitaire, dont on a besoin pour protéger nos vergers. Malheureusement on a de moins en moins de molécules, cela peut paraître contreproductif en termes d’agroécologie mais moins de molécules entraîne une accoutumance chez les insectes et les maladies qui vont s’habituer plus rapidement à ces produits et donc plus vite prospérer.
Quand et comment avez-vous entendu parler d’agrivoltaïsme pour la première fois ?
PV : Mon tout premier projet a été raccordé au réseau [électrique] en 2011, c’est donc déjà là que j’ai connu l’agrivoltaïsme. J’ai depuis fait 2 autres projets, un en 2019 et un autre en 2023. J’ai également des projets en autoconsommation prévus pour couvrir ma station fruitière. Mon expérience agrivoltaïque avec Ombrea et la Société du Canal de Provence s’étend sur 3000m².
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’agrivoltaïsme ?
PV : Je suis ouvert aux expériences quelles qu’elles soient. Je travaille beaucoup avec la Chambre d’Agriculture, avec d’autres acteurs également, tels que SUDEXPE ou d’autres organismes techniques qui font des expériences sur les différentes façons de travailler. J’estime que ça me fait progresser. Avec Ombrea, c’est une belle expérience pour arriver à voir si l’agrivoltaïsme est intéressant pour l’agriculture de manière générale.
Pour en savoir plus…
L’ensemble des sites démonstrateurs d’Ombrea et TotalEnergies fait l’objet d’un suivi scientifique strict, afin de démontrer la pertinence de nos solutions agrivoltaïques. Nos partenaires scientifiques jouent un rôle crucial dans ce suivi et dans la production de résultats scientifiques annuels. Pour vous tenir informé de la sortie de nos prochains résultats scientifiques, abonnez-vous à la newsletter Ombrea !