Agrivoltaïsme et grandes cultures en Côte d’Or : témoignage de Paul Buffler (Alliance BFC)

Découvrez le témoignage de Paul Buffler, référent agrivoltaïsme au sein de l’Alliance BFC, groupement de 3 coopératives agricoles dont fait partie Dijon Céréales. Dijon Céréales, groupe coopératif majeur de la région Bourgogne Franche-Comté, est un partenaire clé de TotalEnergies, notamment dans le lancement et le suivi du site agrivoltaïque du Channay, en Côte d’Or. Impliqué depuis les débuts du projet, Paul Buffler nous livre aujourd’hui son témoignage !

Ombrea : Pouvez-vous vous présenter ? 

Paul Buffler : Je m’appelle Paul Buffler et je suis référent agrivoltaïsme au sein de l’Alliance Bourgogne Franche-Comté (ou Alliance BFC), pour les expérimentations agronomiques.

Pouvez-vous nous présenter l’organisation agricole de votre département ?

PB : La région Bourgogne FrancheComté est essentiellement une région de polyculture élevage, c’est une zone de plaines, de bonnes terres, ce qui la rend très productive. Et puis on va avoir une autre zone, celle du plateau châtillonnais, où lon va retrouver d’autres typologies de cultures ainsi qu’un peu plus d’élevage.

A quelles problématiques les agriculteurs de votre département font-ils face ?

PB : Aujourd’hui, le plateau châtillonnais rencontre de nombreuses problématiques du fait de ses terres à très faible potentiel. Le pourcentage de terre y est réduit, la réserve utile est basse, tout cela rend donc la production de cultures assez délicate. A cela s’ajoute l’impact croissant des aléas climatiques sur la région, notamment la sécheresse, le gel, qui reviennent de plus en plus régulièrement. Et donc nous, nous intervenons là pour trouver des solutions, pour aider nos adhérents à faire face à ces problématiques qui sont de plus en plus récurrentes avec le changement climatique. 

Les agriculteurs en Côte d’Or produisent sur des terres à faible potentiel avec un fort pourcentage de cailloux, il est compliqué de de réaliser des bonnes productions d’une année à l’autre et donc aujourd’hui nous souhaitons les accompagner vers de potentielles nouvelles solutions.

Depuis quand vous intéressez-vous à l’agrivoltaïsme et sous quel prisme ? Pourquoi est-ce un sujet d’avenir selon vous ?

PB : La coopérative réfléchit au sujet de l’agrivoltaïsme depuis plusieurs années et aujourd’hui, cela fait 3 ans que nous participons à des projets pilotes, des sites démonstrateurs. Ils nous permettent de récolter et de suivre des données agronomiques, pour mesurer l’impact de telles installations sur les cultures. Ces différents démonstrateurs représentent des projets de 9 ans d’expérimentation, et ils nous permettent d’accumuler le maximum de résultats pour aider par la suite nos adhérents à faire les bons choix s’ils souhaitent se lancer en agrivoltaïsme.

L’agrivoltaïsme représente selon moi une véritable solution, notamment pour les exploitations situées sur des secteurs à faible potentiel. Tout d’abord, cela peut apporter beaucoup d’avantages aux plantes et aux cultures installées. C’est une solution aussi pour venir apporter un complément de revenu au niveau des exploitations, ce qui reste le nerf de la guerre. Venir stabiliser les exploitations pourra permettre à de jeunes agriculteurs de pouvoir les reprendre par la suite, et les pérenniser.

Depuis quand travaillez vous avec Ombrea/TotalEnergies, et pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?

PB : Cela fait un peu plus de 4 années maintenant que notre partenariat avec Ombrea et TotalEnergies a débuté et que les équipes travaillent ensemble. C’est un partenariat qui est très intéressant, car chacun amène son professionnalisme et son expertise au projet. C’est en mutualisant les idées et nos cœurs de métier que nous arrivons à faire de belles choses.

Le démonstrateur agrivoltaïque où je me situe est porté par TotalEnergies. Nous sommes situés à Channay, tout au nord du département de la Côte d’Or, sur le plateau châtillonnais. Il s’agit d’un des premiers démonstrateurs agrivoltaïques en France dont nous suivons l’expérimentation. C’est un projet qui va s’étaler sur 9 années d’expérimentation et qui nous permettra de tester différentes cultures, que ce soit du blé, de la lentille, de la luzerne, de l’orge et même des plantes aromatiques. C’est une parcelle qui est conduite en agriculture biologique. Les premiers résultats sur ce démonstrateur sont très encourageants. L’objectif de ce projet est de montrer que l’agrivoltaïsme a sa place sur les parcelles agricoles.

Quels sont les premiers résultats observés ?

PB : Aujourd’hui, nous observons des rendements qui sont maintenus voir améliorés entre les panneaux, et une qualité de production qui est conservée. Et ça, c’est un premier résultat très important. Nous remercions l’agriculteur [Jean-Philippe Delacre] qui est porteur du projet et qui travaille énormément sur ce démonstrateur, mais également TotalEnergies et Ombrea avec qui nous travaillons main dans la main pour avancer chaque jour et faire de l’expérimentation en boucle de progrès. En avançant ainsi, nous sommes capables de prendre des décisions en fonction des résultats que nous avons obtenu sur l’année, et ainsi d’évoluer d’année en année.

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